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STRATEGIE EMCOM

 

Internet par satellite Internet et téléphone par satellite100 Starlink seraient déployés et actifs en Iran, selon Elon Musk


MAJ : 19/01/2024

 

STRATEGIE DE RESILIENCE EMCOM

 

Par résilience, on parle de systèmes capables de fonctionner complètement ou en partie face à un évènement destructeur imprévu et de revenir à la normale.  Cela peut être une tempête, une attaque cybercriminelle, une panne, …

 

Le but de l’EMCOM est d’organiser des télécommunications quand toutes les technologies standards ne fonctionnent plus ou mal jusqu’au retour à la normale.

 

Je vais vous exposer ici quelques points importants à prendre en compte selon mon expérience et celle vécue par d’autres acteurs. Elle ne représente évidemment pas tous les aspects et d’autres peuvent être ajoutés. Je ne parle que de l’utilisateur final sur le terrain : vous, nous, votre commune. Nous n’aborderons pas du tout l’étude des stratégies réseaux des opérateurs télécom.

 

N’hésitez pas à partager votre expérience via on3mee at yahoo.fr.

 

Le premier point qui me vient à l’esprit, c’est d’avoir plusieurs moyens de télécommunication à son actif.

 

Il faut varier ses méthodes de télécommunication pour augmenter sa résilience. Par exemple, on peut avoir recourt à Starlink et le VSAT en même temps. Ce sont deux technologies différentes. Si une tombe en panne, l’autre prend le relais.

 

En évènementiel ou EMCOM préventif, on peut utiliser une liaison internet câblée principale (fibre, VDSL ou coaxial). Starlink, la 4G (multi SIM multi opérateur) et/ou le VSAT peuvent servir en back-up. Il faut profiter du large éventail des technologies qui est à notre disposition.

 

Le deuxième point est la source d’énergie.

 

Et oui, la source d’alimentation électrique est le nerf de la guerre. Pas d’électricité, pas de télécommunication. Il faut bien dimensionner les besoins énergétiques d’une installation en tenant compte de la consommation d’un système, de l’autonomie désirée et aussi de son poids (il faut porter les équipements !). Le problème de certaines solutions en gobox est le côté énergivore des équipements et le poids.

 

Concrètement, on essaye de ne pas dépasser une consommation totale de 100 W pour un équipement bulle WIFI avec une connexion VSAT ou STARLINK. En dessous de 100W, on peut utiliser facilement des panneaux solaires de petites tailles (10 à 100 W) et des accus classiques. Il faut pouvoir tenir au moins 24h. Il existe plusieurs méthodes de stockage comme les accus classiques au plomb, les accus LiPoFe4, les powerbank de hautes capacités comme Ecoflow et Jackery, tout cela couplé à des panneaux solaires, une dynamo ou une éolienne.

 

Pour une consommation de plus de 100 W, on va devoir se promener avec de grands panneaux solaires, des accus plus importants et voir même un groupe électrogène. On est vite à 1000 W pour une relais eNode 4G ! C’est quand même la puissance d’une taque de cuisson.

 

Le système doit être connectable sur une alimentation secteur 220 VAC et sur du 12 VDC.

 

Pourquoi 12V ?

 

C’est la tension continue que l’on trouve partout : accus au plomb, voiture, booster de voiture, … On sait en tirer du 5 VDC par un convertisseur pour alimenter des appareils USB. Beaucoup d’appareils sont alimentés en 12V : routeurs WIFI, radios VHF/UHF, CB, …

 

Le 48V est aussi une norme en télécom et pour les applications plus puissantes.

 

Le troisième point est la simplicité de fonctionnement.

 

Trop d’équipements, trop de protocoles, trop d’encapsulations, … , ce sont des sources de pannes, cela complique l’installation et le dépannage. Il faut que le système soit utilisable par n’importe qui. Quelque de chose de trop compliqué, les gens passent à côté. On utilise un ou deux modems, un routeur loadbalancing et un access point WIFI. Une topologie réseau simple : un LAN et un WIFI protégé par mot de passe WPA2 ! Pas de VLAN, restrictions d’accès compliquées, …

 

Le quatrième point est la transportabilité.

 

Une gobox doit être transportable facilement en voiture par une personne seule. Il faut éviter les flight cases trop lourd (100 kg) et qui obligent d’être à deux pour le transport. Plus c’est transportable, mieux c’est : on a peut-être besoin de l’équipement là où aucune route n’est accessible.

 

Le cinquième point est l’organisation.

 

C’est bien beau d’avoir une gobox Starlink. Mais on appelle qui ? Il faut de l’organisation derrière. C’est même le point le plus important !

 

Savoir qui joindre ? Comment ?

 

Voici quelques pistes :

 

·        Téléphonie IP : utiliser des téléphones IP connectés à un compte SIP fournis par OVH, Belgium VOIP, …

·        Les messageries classiques comme Whatsapp, Facebook, Signal, … On utilise des groupes de tchats dédiés.

·        Les messageries alternatives et autonomes comme Mumble, eJabberd, … Ces messageries peuvent être installées sur un serveur local et 100 % indépendant d’internet

·        Les emails

·        Les blogs et WIKI : une commune peut utiliser un blog pour diffuser des annonces

·        Des applications propriétaires : un service de secours peut utiliser ses propres outils de télécommunication et de gestion des catastrophes

·        Les medias d’informations pour être au courant de l’actualité.

·        Zello : c’est une application Push To Talk comme les talkies walkie. C’est pratique pour parler à plusieurs.

 

Quelques soit les méthodes, il faut avoir une liste de numéros de téléphone, d’emails ou des canaux de messagerie pour savoir qui appeler. Au pire, Facebook peut servir pour lancer un appel à l’aide. Mais cela n’est pas très professionnel. Les procédures doivent être bien pensées et connues de tout le monde. Chacun doit savoir ce qu’il doit faire.

 

Sixième point, il faut prévoir un système de télécommunication local.

 

Oui, communiquer en local est aussi très important. Le VSAT est qu’un moyen de communication central.

 

Le plus simple à prévoir : des talkies walkies PMR446, CB, radios PMR professionnels ou radioamateurs. Cela permet d’avoir des communications dans un rayon de 5 km pour le PMR446, 15/20 km pour la CB, 5 à 20 km pour les PMR et 50 km en radioamateur.

 

Consultez mes autres tutoriels à ce sujet :

 

https://www.on3mee.be/telecom/quelques-moyens-telecom-alternatifs.htm

 

Les radios, c’est le moyen le plus fiable qui soit.

 

Les radioamateurs peuvent aussi aider.

 

On peut aussi utiliser une téléphonie IP locale avec l’aide d’un IPBX logé dans la GOBOX et de quelques téléphones DECT. Mais il faut commencer à installer une infrastructure.

 

Un serveur local sur un raspberry pi peut être utilisé avec diverses applications :

 

·        Messagerie de tchat eJabberd

·        Tchat vocal Mumble

·        Site web et wiki local

 

Cela permet d’utiliser des applications sur smartphone ou PC en local sur un LAN étendu à une petite communauté.

 

Par exemple : https://www.on3mee.be/informatique/freedom_box_off_grid.htm

 

Le septième point est la solidité du matériel.

 

On peut être amener à utiliser le matériel dans des conditions de terrain difficiles avec une météo capricieuse. Le matériel doit être assez solide pour résister aux chocs, à la poussière, à la chaleur, au froid, aux projections d’eau. Une gobox ne sera pas forcément déployée dans un beau bureau tout propre, mais plutôt en extérieur et des fois, près de la boue.

 

En plus, le matériel ne doit pas vous lâcher en pleine activité.

 

Et en dernier, pour le huitième point, il faut se donner les moyens … et rester modeste !

 

Oui, il faut savoir se donner les moyens pour avoir un système d’emcom convenable. Il ne faut pas nécessairement dépenser des milliers d’euros pour s’offrir une gobox, mais un minimum d’investissement est nécessaire. De plus, si l’initiative émane d’une grande organisation ou de l’état, les moyens doivent suivre.

 

Une connexion Starlink ou VSAT coûte de l’argent. Si on veut avoir l’indépendance, il faut savoir se la payer chaque mois !

 

Les moyens à mettre en œuvre dépendent bien entendu de l’attente voulue d’un système. Un particulier ou une petite association de bénévoles n’aura pas les mêmes moyens qu’une grande organisation. Un particulier ne saura pas facilement assumer une connexion Starlink sur fond propre alors qu’une grande organisation oui.

 

Pour le particulier ou amateur ayant peu de moyens, la débrouille est de mise. La récupération de matériel et le bricolage permettent des réalisations très correctes pour un minimum d’investissement. On peut récupérer du matériel informatique de seconde main comme des routeurs WIFI, des switchs, …

 

Pour les professionnels, il en est tout autre, il faut savoir étaler les billets sur la table sans exploser les budgets. On a rien sans rien ! L’argent ne doit pas être un frein.

 

La modestie ?

 

La modestie a toute sa place. Il ne faut pas croire que notre système est le meilleur et infaillible. Il faut tout le temps se remettre en question et apprendre des expériences.

La modestie, c’est aussi utiliser le budget au mieux pour une application précise sans rajouter des fioritures inutiles.

 

 

CONCLUSION

 

Je vous ai présenté quelques points que je trouve important dans une stratégie emcom. Tout doit être pensé pour être robuste et résilient.

 

 

AUTRES TUTORIELS CONNEXES SUR ON3MEE.BE

 

·        Starlink et VSAT – Partage d’expériences : https://www.on3mee.be/telecom/vsat.htm

·        Stratégie EMCOM : https://www.on3mee.be/telecom/emcom.htm

·        Présentation d’une gobox home made : https://www.on3mee.be/telecom/gobox.htm

·        Freedom Box Off Gride (un serveur d’applications locales sur raspberry pi ) : https://www.on3mee.be/informatique/freedom_box_off_grid.htm

·        Les réseaux IP temporaires (ouvrage qui explique de A à Z le déploiement d’un LAN pour évènementiel et emcom) : http://www.on3mee.be/telecom/telecom_radio_public_et_pro_partie_2.pdf

 

 

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA RADIO

N’hésitez pas à consulter les autres articles sur la radio de mon site : www.on3mee.be.